“State Department” à votre service
Marie Mendras n’est pas une journaliste au sens classique du terme, c’est une « chercheuse » dont l’influence sur les médias traitant du monde russe est certaine. Véritable miroir du Département d’État américain, sa place médiatique lui permet de figurer dans la galerie de l’Ojim.
Née en 1957, Marie Mendras est chercheur au CNRS et au Centre d’études et de recherches internationales. Spécialiste de la politique russe, elle est professeur à Sciences Po Paris où elle enseigne notamment la politique étrangère russe.
C’est la fille du grand sociologue Henri Mendras, connu pour son étude sur la fin du monde paysan en Aveyron en 1967 et la petite-fille du colonel Mendras, qui fut, en 1933, le premier attaché militaire français en URSS. Ce dernier a fait du renseignement, est russophile et russophone. « Agnostique, atypique, féru de littérature russe, confident de Vorochilov », il avait pour mission de tenir au courant l’état major des armées de la réalité de l’Armée rouge, de ses évolutions et de son potentiel militaire, et de créer des coopérations. Mais jusqu’à la signature du pacte franco-soviétique le 2 mai 1935, il reste isolé et sans pouvoirs réels. Cependant, grâce à la coopération initiée, les soviétiques forment les premiers militaires français au parachutisme, dont Frédéric Geille, qui suit en 1935 en URSS un stage de moniteur parachutiste. A son retour, il organise à Pujaut, non loin d’Avignon, le centre d’instruction de parachutisme de l’Armée de l’air dont il prend le commandement, et qui fit naître à Reims le 1er avril 1937 le 601e G.I.A, première unité parachutiste de l’Armée de l’Air, constituée sur le modèle d’unités similaires soviétiques.
Présente dans les grands médias au titre d’expert sur la Russie, Marie Mendras véhicule un discours univoque – et très critique envers le pouvoir russe actuel – qui semble traduire fidèlement un engagement idéologique très clair au service de la mondialisation anglo-saxonne, à l’unisson de ses collaborations professionnelles. A l’image des Cassandre de l’Antiquité, elle tire son gagne-pain de l’annonce – sans cesse repoussée par la réalité – de l’effondrement de la Russie de Poutine.
Formation
Marie Mendras a fait ses études à l’université d’Essex, à Sciences Po, à l’INALCO, à la School of Advanced International Studies de l’université Johns Hopkins et à l’université Harvard. Elle est docteur en sciences politiques.
Parcours professionnel
De 1983 à 1991, elle a été consultante au Centre d’analyse et de prévision du ministère des Affaires Etrangères, puis consultante à la délégation aux affaires stratégiques du ministère de la défense de 1992 à 1998.
Elle a fait partie des délégations parlementaires françaises auprès de l’Office pour les Droits de Homme et les Institutions Démocratiques (OSCE) lors des élections russes de 1993, 1995, 1999, 2000 et 2003.
De 2008 à 2010, elle était professeur au département de science politique de la London School of Economics, bastion du néolibéralisme. Dans les années précédentes, elle a enseigné à l’Université Paris I (Panthéon-Sorbonne), Paris X (Nanterre), Louvain, mais aussi à l’École des mines et au MGIMO à Moscou. Le MGIMO est un établissement d’enseignement supérieur russe qui forme les diplomates et les spécialistes des relations internationales.
En 2010, elle a été (brièvement) directrice de la prospective du ministère des Affaires étrangères. Elle a été débarquée avec pertes et fracas (lire plus bas), après avoir essuyé les critiques de nombreux experts et causé le départ d’autres. Le média Rue89, à l’époque indépendant et proche du centre-gauche, avait alors confirmé cette démission forcée tout en démentant partiellement les critiques des chercheurs à son encontre.
Elle est aussi professeur et chargée de recherches à Sciences Po Paris et politologue au CNRS. En 2014, interpellé par de nombreux lecteurs sur les mensonges qu’elle proférait en se présentant comme chercheuse au CNRS, Alain Fuchs, directeur du CNRS, répondait à Olivier Berruyer : « Monsieur, il ne faut pas confondre avec une production scientifique. Cela ne regarde donc pas le CNRS », ce qui fit répondre à Olivier Berruyer : « Donc l’utilisation du titre de chercheur du CNRS pour tromper le public “ne regarde donc pas le CNRS” – j’en conclus que la valeur de cette marque doit donc être considérée comme nulle par l’institution. C’est bon à savoir – et merci à M. Fuchs de le préciser ».
Membre associé du Russia and Eurasia Programme, elle fait partie du cercle de réflexion Chatham House. Celui-ci est le frère jumeau d’un autre cercle de réflexion américain, intitulé Council of Foreign Relations. Ce conseil « est spécialisé dans la politique étrangère et les affaires internationales. Ses membres sont des politiques importants, il compte douze secrétaires d’état, des directeurs de la CIA, des banquiers, des juristes, des professeurs, de grandes figures médiatiques. Il promeut la globalisation (mondialisation), le libre échange, la réduction des régulations financières pour les organismes transnationaux et les grands groupes économiques, la consolidation des ensembles tels que l’UE ou le traité de libre échange nord américain et produit des recommandations qui reflètent ces prises de positions ».
Au CERI (Centre d’Études sur les Recherches Internationales) où elle est politologue, Marie Mendras conduit des recherches sur le système politique russe, les élites et la société, ainsi que sur la relation de la Russie à l’Europe. Elle anime l’Observatoire de la Russie qui organise des séminaires et produit des études dans les domaines de la politique intérieure et de la politique extérieure de la Russie et de ses voisins.
En 2015–16 elle a participé à un projet d’étude de la Transatlantic Academy, sur les politiques américaines et européennes vis-à-vis la Russie. Autre organisme américain, la Transatlantic Academy de Washington est « un institut dans lequel des universitaires et des experts en politique d’Europe et d’Amérique du Nord analysent ensemble les défis de la communauté transatlantique ».
Très critique envers l’actuel pouvoir russe, elle se fend régulièrement de tribunes dans les médias français pour le critiquer et mettre en lumière ce qu’elle considère comme ses faiblesses :
- « Le chaos migratoire orchestré par la Biélorussie et la Russie n’a pas déstabilisé l’Europe », Le Monde, 17 novembre 2021 ;
- « Le courage d’Alexeï Navalny donne aux manifestants la force de ne plus avoir peur», Le Monde, 4 février 2021 ;
- Coronavirus: « Poutine apparaît comme un chef autoritaire en perte d’autorité », Le Monde, 13 mai 2020 ;
- « Si le Kremlin est convaincu du soutien des 110millions d’électeurs inscrits, pourquoi empêche-t-il un scrutin libre ? », Le Monde, 17 mars 2018 ;
- Nemtsov, un visionnaire assassiné, Libération, 2 mars 2015 ;
- Poker menteur avec le Kremlin, Libération, 1er septembre 2014 ;
- L’Ukraine est déterminée à occuper sa place, Libération, 27 février 2014 ;
- Les grandes villes russes s’opposent, Libération, 17 septembre 2013 ;
- Poutine: le vrai-faux discours, Libération, 13 septembre 2004 ;
- La petite danse de Poutine, Libération, 14 avril 2003 ;
- La Russie si zélée, Libération, 3 septembre 2002 ;
- L’hystérie antitchétchène de Moscou ne vise qu’à masquer la déliquescence du pouvoir russe. Cette équipée revancharde et démagogique est vouée à l’échec. La folle guerre du Kremlin, Libération, 18 novembre 1999 ;
- Russie, la velléité de puissance, Libération, 15 décembre 1994 ;
Cependant certaines de ces tribunes exposent des contre-vérités flagrantes – par exemple l’absence de soutien populaire massif à Poutine (contrairement à Hollande qui est à… 4% d’opinions favorables, Poutine dépasse les 80%) ou le renforcement de la Russie après la période Eltsine certes conforme aux idéaux du libéralisme, mais catastrophique pour les russes appauvris, socialement déclassés et confrontés à une explosion des inégalités, du chômage et des tensions interethniques. Cependant, ce n’est pas dans les médias français – souvent peu au fait de la situation en Russie quand ils ne sont pas ouvertement russophobes – qu’elle se verra contredire.
Le portrait qu’elle dessine de la Russie dans une interview donnée à France Info est symptomatique de sa vision partiale et poutinocentrée : « Nous ne sommes pas dans une démocratie. Prendre le pouvoir face à des millions d’hommes en armes ? Tous les policiers, les hommes du FSB, du renseignement militaire… C’est un pays surarmé où vous n’avez même pas le droit, dans les rues des villes de Russie, d’être tout seul avec une pancarte qui a une revendication. Vous êtes immédiatement arrêté. Tout rassemblement par l’opposition est interdit ». À l’heure où les policiers néerlandais tirent à balles réelles sur des manifestants à La Haye ou que des citoyens testés positifs sont internés dans des camps en Australie, l’opposition entre régimes démocratiques et régimes autoritaires n’est plus aussi évidente que par le passé. Il ne semble pas que Marie Mendras, toute à sa croisade anti-Kremlin, s’émeuve de ce raidissement des démocraties libérales, et pour cause. En mai 2020, elle regrettait que Poutine soit « incapable de mettre le pays en ordre de bataille » face à la pandémie tout en pointant que le régime pratiquait la désinformation en usant d’une « méthode de décompte des décès qui écarte les personnes qui souffraient aussi d’une autre pathologie ».
Parcours militant
Non renseigné
Collaborations
- membre du comité de rédaction de la revue Esprit qui essaye de faire naître une troisième gauche entre capitalisme libéral et marxisme
- membre du comité de rédaction de la revue Pro et contra (Moscou), destinée aux universitaires, à parution trimestrielle et financée par le centre Carnegie (USA) et arrêtée en mai 2014. Son rédacteur-chef était, depuis 2004, Marie Lipman, employée comme « expert » par le centre Carnegie de Moscou, directement financé par les Etats-Unis. Elle est maintenant le rédac-chef du journal Contrapunkt, qui paraît sous le patronage de l’EURUS (Institut pour les études européennes, russes et asiatiques) et de l’université George Washington.
Selon Maria Lipman elle-même, le pouvoir russe n’a rien à voir avec la fermeture du journal. Celle-ci serait motivée par « la volonté du centre Carnegie et de l’organisation de tutelle à Washington de rénover les formes de leur travail. C’est sans doute un processus inévitable : le changement de format, la rénovation, l’adaptation à de nouveaux formats et de nouveaux moyens pour présenter les choses à nos lecteurs ». Cette revue intellectuelle était également soutenue par la fondation MacArthur et était diffusée gratuitement en format papier.
- Associate fellow (sélectionné par l’auteur) du Russia and Eurasia Programme du think tank Chatham House. Ce dernier, plus connu sous l’appellation Royal Institute of International Affairs (RIIA), dépend du Royaume-Uni où il a été créé en 1920. C’est l’équivalent anglais du Conseil des relations étrangères (US) dont il est le frère jumeau. Comme lui, il réunit discrètement les personnes des milieux financiers, politiques, médiatiques, industriels, syndicaux, intellectuels et universitaires parmi les plus influents. Vecteur du libéralisme et du mondialisme, ce cercle de réflexion a donné son nom à une règle obligeant ses participants à garder secrètes l’identité des participants aux réunions du RIIA, ainsi que les sources d’informations. Les participants sont libres de reprendre les informations qui circulent au sein du cercle mais ne doivent pas citer leur source. Cette règle est aussi utilisée par un autre vecteur du mondialisme, nettement plus connu, le groupe Bilderberg.
- Elle est régulièrement invitée sur France Info, aux émissions Un jour dans le monde (depuis 2014), Ils changent le monde (2014), le Téléphone sonne (2014), etc.
- Elle est membre du conseil de l’Institute for Law and Public Policy (Moscou), régulièrement financé par la fondation Mac Arthur. Cette fondation, créée en 1978, a commencé à travailler en Russie en 1991, dès l’effondrement de l’URSS, afin de soutenir des organismes qui, à priori, défendaient les droits de l’homme et la démocratie. Etiquetée « agent de l’étranger » depuis 2012 par le pouvoir russe – cette distinction concerne les organisations non lucratives qui reçoivent une grande partie de leur budget d’organismes étrangers et/ou e font les promoteurs d’un état ou d’un organisme étranger –, cette fondation sponsorise cependant des vecteurs d’influence pro-américains et occidentaux, selon le blogueur patriote Dmitry Belyaev. Parmi ceux-ci, qu’il liste, le centre Carnegie de Moscou – qui reçoit notamment 300 000 $ pour la revue Pro et Contra qu’il édite.
- Elle fait aussi partie de l’EU-Russia Centre (Bruxelles). Parmi ses figures de proue, on trouve Paddy Ashdown, ancien leader du parti libéral-démocrate du Royaume-Uni, ou encore Günther Burghardt, haut fonctionnaire européen, chef de la délégation de l’UE auprès des États-Unis de 2000 à 2004, conseiller spécial pour l’élargissement de l’UE chargé des questions balkaniques, membre de nombreux cercles de réflexion américains dont le Transatlantic Policy Network et l’American Chamber of Commerce to the EU.
- Les 17 et 18 octobre 2003 elle a organisé sous l’égide du centre d’études franco-russe de Moscou une conférence intitulée « Elections et comportements électoraux », avec des politologues des Universités de Lille et de Grenoble, ainsi que l’association russe de la pensée politique.
Publications
Livres
- Russian Politics. The Paradox of a Weak State, Hurst, London, & Columbia University Press, New York, 2012, 349 p.
- L’envers du pouvoir, Odile Jacob, Paris, 2008, 340 p.
- Comment fonctionne la Russie ? Le politique, le bureaucrate et l’oligarque, ed., Paris, CERI/Autrement, 2003, 124 p.
- Un État pour la Russie, (dir.), Bruxelles, Complexe, (Coll. « Espace international « ),1992, 145 p.
Chapitres de livres ou d’ouvrages collectifs ou articles de revues (non exhaustif)
- Russian Elites Are Worried : The Unpredictability of Putinism [les élites russes s’inquiètent de l’imprévisibilité du poutinisme], revue de la Transatlantic Academy, juin 2016
- « Russia-France : A strained Political Relation », Russian Analytical Digest, No. 130, 1 July 2013, p. 2–8.
- « Russia. The End of a World Power », chapter to be published in Jacques Rupnik, ed. 1989. The Year the World Changed, Routledge, 2013.
- « Poutine IV : une victoire à l’arraché », N. 384, Esprit, mai 2012, p. 121–124.
« Vingt ans après. La Russie et la quête de la puissance », Commentaire, N° 136, hiver 2011–2012. - « Poutine empêtré », Esprit, N. 381, janvier 2012, p. 147–150.
- « Le pouvoir contre l’Etat de droit », in Gilles Favarel-Garrigues et Kathy Rousselet, La Russie contemporaine, Fayard, 2010, p. 103–116.
- « Le 2 décembre de Vladimir Poutine. L’unanimisme en marche », (avec D. Orechkine et J‑C. Lallemand) Esprit, N. 341, janvier 2008, pp. 136–154
- « Anna ou la dénonciation de la violence », in Hommage à Anna Politkovskaïa, Buchet/Chastel, 2007, p. 165–178.
- « Le citoyen en danger. Droits de l’Homme et libertés dans la Russie poutinienne », Etudes du Parlement européen, PE.385.539, novembre 2007, 30 pages (diffusée en trois versions: française, anglaise et russe)
- « Back to the Besieged Fortress », in Aleksandr Smolar, ed., Putin’s empire, Batory Foundation, Varsovie, 2007, p. 145–160 (version polonaise, et version anglaise)
- « La Russie de Poutine », dir., Pouvoirs, N. 112, 2005, 152 p.
- « Слабое государство и сильная администрация : к оценке российской бюрократии» [État faible et administration puissante : une évaluation de la bureaucratie russe], in Tatiana Zaslavskaia (dir.), Kuda prichla Rossia ? [Où est arrivée la Russie ?], Éditions Intertsentr, Moscou, 2003, p. 47–51
- « Social Change in Russia », La revue Tocqueville/The Tocqueville Review, vol. XXIII, N. 2, 2002, p. 7–79.
- « Qui gouverne en Russie ? », dossier de six articles, La Revue Tocqueville/The Tocqueville Review, Vol. XIX, n° 1, 1998, p. 3–135.
- « Regions of Russia : a Special Issue of Post-Soviet Affairs», Post-Soviet Affairs (UCLA, Berkeley), October-December 1999, p. 291–40
Ce qu’elle gagne
Non renseigné
Sa nébuleuse
Nicolas Demorand sur France Inter, le centre Carnegie (Washington), le comité Ukraine de la revue Esprit dont elle est l’une des collaboratrices, avec notamment Alain Besançon, Pierre Hassner, Isabelle Lasserre, Cécile Vaissié ou Annie Daubenton.
Elle l’a dit
« J’espère que nous allons tous comprendre qu’il n’y a qu’une réalité de présence physique qui peut le sauver. Et que nous ne sommes pas simplement en train d’essayer de sauver un homme, mais la vie d’une personne qui aujourd’hui symbolise, personnifie, la seule chance pour les 140 millions de Russes de faire une transition pacifique institutionnelle pour sortir du système Poutine — qui est extrêmement dangereux pour les Russes — doucement, vers une transition, de nouvelle élections réellement libres et de pouvoir élire de nouveaux représentants, un nouveau président, un nouveau gouvernement, etc. Navalny symbolise tout cela », FranceInfo, 19/04/2021.
« Dans un régime non constitutionnel – ce que sont devenues la Russie de Poutine et la Turquie d’Erdoğan, ce que n’ont jamais été la Chine ou l’Iran –, les dirigeants succombent toujours à la tentation de l’ennemi, qui trouble la parfaite harmonie et menace d’anéantir la grande nation et son leader. Dans un régime constitutionnel, les dirigeants ne cèdent pas à cette démagogie, car les contre-pouvoirs contrôlent l’action des dirigeants. En Europe, où la menace d’attentats n’a pas faibli, nous vivons ce combat pour un difficile équilibre entre État de droit et état d’urgence », Esprit, septembre 2020.
« Cette fatigue du diktat au quotidien a un effet sur l’image de Vladimir Poutine. Les Russes expriment une plus grande défiance envers le président et ses administrations. Selon les sondages du centre Levada, ils souhaitent aussi, en majorité, la fin du conflit avec le voisin ukrainien, et de l’intervention militaire en Syrie.Le contraste avec l’Ukraine est saisissant : l’élection y est pluraliste et libre ; le président Zelensky, élu en avril 2019, a obtenu aux législatives de juillet une majorité parlementaire, sans bataille de rue ni d’appareil. Il convient de rester prudent sur les politiques et les méthodes de la nouvelle équipe à Kiev, car quelques très puissants hommes d’affaires continueront de peser lourd dans les décisions. Cependant, les Ukrainiens, à l’exception de ceux qui vivent en territoire occupé, exercent leurs droits civiques sans peur de la répression, et les opposants s’expriment librement », Esprit, octobre 2019.
« Le déclin de la Russie poutinienne est inexorable », Le Monde 14/10/2016
« Nous jouons au poker menteur avec le Kremlin, c’est un jeu dangereux, mais nous n’avons guère le choix. […] La bonne nouvelle est que les gouvernements occidentaux ont construit peu à peu une politique solidaire envers l’Ukraine, en maintenant un contact permanent d’une capitale à l’autre, et des capitales occidentales vers Kiev et vers Moscou. Nous n’avons jamais ni coupé le lien avec Moscou ni relâché la vigilance face aux transgressions de plus en plus inquiétantes de la Russie. Nous avons réussi à voter à plusieurs reprises des sanctions économiques qui visent les acteurs centraux du système Poutine », Libération, 1/9/2014
« Le régime russe n’est ni démocratique, ni autoritaire ou autocratique si l’on entend par autoritaire un pouvoir qui se fait obéir de tous par la peur. Lorsque l’on se promène sur Internet, on voit que toutes les opinions s’expriment, même sur des sites officiels. Un autre exemple, l’économie. Elle continue d’être gérée en bonne partie par des acteurs privés. », Libération 8/12/2003
« Le système est complexe et opaque, fait de négociations et de marchandages permanents, de corruption et d’enrichissement mutuel. Les méthodes policières du régime ont par ailleurs un effet désastreux sur la participation citoyenne. Les Russes ont l’impression que les dés sont pipés. […] C’est inquiétant pour le processus d’ouverture et la démocratisation, mais je ne vois pas là le début d’une dictature. », ibid.
« L’inimaginable se reproduit. Une deuxième fois, le pouvoir russe mène une guerre de destruction en Tchétchénie. Et de nouveau cette fois-ci, comme en 1994–1996, il n’a rien à gagner dans ce conflit, sauf le goût de la terre brûlée au Nord-Caucase. Les militaires ne pourront pas reconquérir la Tchétchénie avec ses habitants. Ils pourront seulement, pendant un temps, occuper une partie du territoire vidé de sa population et en ruines. » Libération 18/11/1999. Malgré les imprécations de Marie Mendras, non seulement la Tchétchénie a été réoccupée, mais elle a été pacifiée, et quinze ans après, elle compte parmi les régions parmi les plus dynamiques du pays.
« Le discours de durs que nous tiennent les Poutine, Ivanov et autres ministres russes ne devrait pas nous impressionner car il cache la panique d’un régime à bout de souffle », ibid.
On l’a dit à son sujet
« Selon nos informations, l’universitaire Marie Mendras devrait être nommée prochainement à la tête de la nouvelle Direction de la Prospective du ministère des affaires étrangères. Une nomination qui ne devrait pas plaire à la Russie. Spécialiste reconnue de ce pays, Marie Mendras développe des positions extrêmement critiques contre la politique de Poutine et de Medvedev », Jean-Dominique Merchet sur Secret Défense – blog Libération, 13/11/2009
« La spécialiste de la Russie, chercheuse au CERI, Marie Mendras a été démissionné de la Direction de la Prospective du ministère des Affaires étrangères par Bernard Kouchner cette semaine. Elle avait été nommée il y a environ huit mois à ce poste. “Elle n’a pas su trouver ses marques, ni compris ce qu’était le métier de diplomate, ni su comment on anime une direction d’administration centrale”, affirme un membre de la Direction de la Prospective (DP). “Elle a été nommée dans une logique néoconservatrice, très typique d’une partie du cabinet de Bernard Kouchner, son directeur de cabinet en tête », Nonfiction.fr 29/8/2010
« Mme Mendras avait fait l’unanimité contre elle dans son équipe, et plusieurs intellectuels et spécialistes des relations internationales avaient réclamé son départ. L’un d’entre eux rappelle “l’incompétence totale et l’amateurisme grave de la directrice de la DP”, alors qu’un autre parle d’ “une erreur de casting manifeste” », ibid.
« “Elle a été soutenue à bout de bras par le ministre et le cabinet, mais vraiment, il n’était plus possible d’arriver à la sauver vu les gaffes qu’elle accumulait”, précise-t-on dans l’entourage de Bernard Kouchner. Une dizaine de chercheurs de haut niveau avaient démissionné, ou été abusivement licenciés, depuis l’arrivée de Mme Mendras. Son départ a été accéléré à la fin de l’été. Mme Mendras aurait alors réclamé un poste d’ambassadeur, selon différentes sources, mais “elle devrait être placardisée dans un non-poste auprès du directeur de la non-encore créée agence culturelle internationale”, confirme-t-on de sources proches du ministre », ibid.
« Ce qui nous intéresse aussi ici et qui nous paraît tout autant surréaliste c’est que Le Monde laisse de la part d’une historienne [Françoise Thom] qui sévit sur France Inter et qui a ses entrées et ses titres, paraître deux articles aussi foireux, il n’y a pas d’autres mots. Cela avait lieu tous les jours à toutes les sauces : matraquage, Une outrancière, sophisme, oublis fâcheux et inversions accusatoires ; elle a juste apporté sa pierre à l’édifice, et de quelle manière. Mais elle n’était pas loin de se voir ravir la palme de la désinformation la plus éhontée, sans vergogne même, que Marie Mendras CNRS/Sciences Po lui a disputée fort longtemps. Olivier Berruyer particulièrement halluciné (encore une fois) par ce qu’il avait lu ou entendu lui a réservé un magnifique dossier intitulé Marie Mendras, Chronique du mensonge ordinaire pour lui répondre point par point et dénoncer la bassesse de vue ou la bêtise crasse. Ce que les faits entre-temps auront permis de largement démontrer. Cela aura valu aussi au CNRS de recevoir un certain nombre de lettres et mails des lecteurs de son blog qui se sont mobilisés pour demander des comptes. Comment peut-on laisser, se demandaient-ils, au nom du CNRS et présentée comme telle, parler une personne pour dire autant d’âneries toutes démontables en moins de cinq minutes et démontrant qu’on laisse parler de manière légitimée quelqu’un d’incompétent, pavlovien et qui ne connaît pas le dossier? », Frédéric Dedieu, la presse française, de l’atlantisme au pavlovisme, dedefensa.org 19/12/2014
« Madame Mendras pourrait-elle nous donner une définition de “l’extrême-droite”, car selon les normes européennes, M. Lyashko du parti Radical et ses 8 % et Madame Timochenko et ses 13 %, mériteraient le qualificatif “d’extrême droite”. Le premier tient régulièrement des propos très violents et appelle à l’interdiction du parti communiste, la seconde a déclaré qu’il faudrait envoyer des bombes atomiques sur les Russes et un de ses députés a cofondé le Parti National Social d’Ukraine, et une autre s’est publiquement réjoui du meurtre des russophones d’Odessa. […] La complaisance de Madame Mendras envers des groupuscules néonazis / fascisants et violents laisse pantois », Olivier Berruyer, 10/6/2014
« Que Madame Mendras raconte des choses fausses, c’est, après tout, bien son droit, mais qu’elle utilise les marques CNRS et Sciences-Po pour leur donner force et crédibilité, cela devient – j’imagine – votre problème. D’autant que – de façon inexplicable – elle dispose d’une forte exposition médiatique, intervenant souvent dans les médias en se prévalant systématiquement de ces 2 institutions », Olivier Berruyer, dans sa lettre ouverte au CNRS et au CERI, ibid.
Crédit photo : Stephan Röhl via Wikimedia (cc)